Le sous-titre de cet album ? « L’histoire de l’inébranlable mathématicienne Sophie Germain » Voilà qui nous en dit plus ! Comment étudier les mathématiques quand on est une demoiselle à la fin du XVIIIe siècle ? En profitant de la bibliothèque et de l’ouverture d’esprit de son papa, en restant enfermée de peur des révolutionnaires, et en signant ses correspondances scientifiques d’un pseudonyme masculin, Antoine Auguste Le Blanc. Quel fut alors l’étonnement du célèbre savant et professeur Joseph-Louis Lagrange, quand il découvrit le subterfuge !
Je ne sais pas si cet album, lauréat de nombreux prix, initiera les jeunes lecteurs au « théorème de Sophie Germain » ni au problème des surfaces vibrantes. En revanche, il leur fera connaître un monde rarement évoqué, celui de l’histoire des sciences, notamment de la physique et des mathématiques, en plein essor dans cette époque troublée. Porté par une vague de féminisme, le texte échappe néanmoins aux caricatures et aux simplifications. Les illustrations de Barbara McClintock sont drôles et légères : à la fois classiques et oniriques, avec ces kyrielles de chiffres superposés sur les façades, par exemple, elles enrichissent le texte en évitant toute lourdeur. Une belle démonstration, en somme !

Dès 10 ans

Cheryl Bardoe, Rien n’arrête Sophie, illustrations de Barbara McClintock, Editions des Eléphants, 2018, 40 p. Traduit de l’anglais par Ilona Meyer. Imprimé en Slovaquie