« Tu veux jouer à faire semblant ? On ferait comme s’il y avait un château dans un royaume éloigné ; Et on irait le visiter. » Et voilà nos deux loustics – un garçonnet qui « parle » en rouge et une fillette qui lui répond en bleu – au pied d’une échelle. En haut de l’échelle ? Est-ce une cabane, ou un donjon ? Et voilà la guerre lancée contre le « géant Potirus, le terrible roi des Citrouilles ». Le combat gagné, voici un Martien qui attaque « avec ses mille tentacules gluants »… (Là, il faudra retrouver de lointains souvenirs de toilettes au fond du jardin). Mais est-ce bien raisonnable de libérer ces « créatures bizzaroïdes » de leur prison – enfin, du poulailler ? On rit, on court, on se bouscule… La fin de l’aventure sonne comme celles de Max et Moritz ou des fripons des siècles précédents : nos deux héros doivent faire face à un Papa bien silencieux, les bras croisés devant la barrière du potager.
Les dessins rappellent ceux de Benjamin Rabier ou des images d’Epinal mais repassés au filtre des outils de dessin vectoriel – on aime moins le quadrillage fin de la peau des personnages, un peu artificiel. Ce qui n’empêche pas de partager l’exploration de ce jardin – ou de la planète Mars ?
Dès 5 ans
André Marois, On ferait comme si, illustrations de Gérard DuBois, Grasset Jeunesse, 2023, 56 p., 18,50 € — Imprimé en Espagne.