Pourquoi Jason est-il un jour parti à la recherche de la Toison d’or ? Bien sûr, cette peau de mouton n’appartenait pas à un mouton ordinaire. Faite d’un métal précieux, elle aurait pu attirer la convoitise… Mais non, ce n’est pas la richesse que va chercher Jason, et peut-être même pas la gloire. Comme le raconte Luc Ferry, il va « rencontrer des êtres surnaturels et singulièrement dangereux sur son chemin – entre autres un taureau qui crache le feu, des guerriers sanguinaires […], les abominables Harpyes, un dragon terrifiant », sinon, il n’y aurait pas d’aventures. Mais il est d’abord là « pour réparer une injustice commise par un roi scélérat », pour remettre de l’ordre dans un désordre qui menace hommes et dieux.
Ce voyage des Argonautes, tel qu’il a été raconté dans le monde antique, puis maintenant par Luc Ferry, ce ne fut pas une partie de plaisir… Cet album est un des rares à évoquer le mythe des Argonautes, et il le fait avec justesse, ce qui implique aussi d’édulcorer le moins possible. C’est par amour pour le fringant Jason que Médée déploie ses premiers enchantements, mais nous, nous savons déjà quels crimes la nièce de Circé commettra par la suite, et cela nous fait encore frémir.
Dès 9 ans
Luc Ferry, Jason ou la quête de la justice, illustrations de Nicolas Duffaut, Glénat Jeunesse, coll. « La sagesse des mythes », 2019, 64 p., 12,50 € — Imprimé en Espagne