Une petite brune, « aux grands yeux sombres, exigeants », c’est ainsi que Françoise Rachmühl voit la si célèbre princesse thébaine, que tout oppose à sa sœur, la blonde Ismène. Reprenant les pièces d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide, mais aussi les œuvres plus récentes, ce « roman » lie les différents thèmes du mythe dans une narration fluide, qui n’édulcore en rien les épreuves vécues par la jeune fille. Elle va ainsi découvrir comment son père a délivré Thèbes de la Sphynx, mais aussi comment le petit Œdipe a survécu aux inquiétudes de son père Laïos, comment il l’a tué – sur le chemin de Delphes, au carrefour de deux routes — et comment il a épousé la reine Jocaste, dont il ignore qu’elle est sa mère. Surviennent la peste, la révélation de l’oracle, la mort de Jocaste, et la fuite d’Œdipe, devenu aveugle et guidé par Antigone. Nouveaux malheurs : ses deux frères, Etéocle et Polynice, se lancent dans un combat fratricide – mais seul Etéocle aura le droit à des funérailles… Qui rendra les honneurs funèbres à Polynice ? Antigone, qui en sera punie de mort par Créon, le frère de Jocaste devenu roi de Thèbes. Quand le rideau tombe, que retenir de cette longue suite de malédictions ? Que le Destin est « plus fort que les hommes, plus fort même que les dieux », comme le rappelle Œdipe lui-même, depuis le bois sacré des Euménides à Colone.
Dès 12 ans
Françoise Rachmühl, Antigone la courageuse, Flammarion Jeunesse, 2022 (1ère édition en 2017), 128 p., 4 € — Imprimé à Barcelone.