De gros nuages noirs stagnent en permanence au-dessus d’Amélie. Tout moches, tout gribouillés… Jouer à la balançoire, faire un tour au parc, adopter un chien… Non merci, car « on ne sait jamais ce qui peut arriver ! » Sur son canapé favori, s’assied un jour « un petit machin gris et qui semblait tout triste ». Triste, parce qu’Amélie l’empêche de réaliser ses rêves… Cette créature saura, page après page, redonner de l’assurance et de la joie de vivre à la fillette. Courage, courage, petite Amélie !
Cet album aurait pu s’appeler « la petite fille à qui on a fait peur de tout », notamment par une surexposition à l’actualité, mais il pose tout de même de bonnes questions. Combien d’adultes brisent-ils les rêves des enfants en leur transmettant leurs inquiétudes – ou celles qui sont véhiculées par les médias ? Quand un enfant développe angoisses ou phobies, un album comme celui-ci sera bienvenu, mais pas suffisant tout de même… Comment faire pour redonner confiance aux enfants ? Inviter cette drôle de créature à aller jouer au square, quelle bonne idée ! Et ça marche mieux que de grignoter des cookies à la cuisine !
Dès 3 ans
Aurora Cacciapuoti, La petite fille qui avait peur de tout, Grasset Jeunesse, 2022, 40 p., 15 € — Traduit de l’anglais par Christian Demilly. Imprimé en Espagne