Sur cette île, 216 habitants, 6 élèves dont Tino, beaucoup de vieux… et soudain, 24 enfants qui déboulent du bateau en classe verte. Parmi eux, une fillette en salopette violette, Antonia, « une fille super-énervante et super-mystérieuse, qui connaît presque tout à l’exception des crottes de lapin », explique Tino, 10 ans, le héros de cette belle histoire d’amitié. Un petit garçon aventureux, qui connaît son île comme sa poche, et qui se pose aussi beaucoup de questions sur le monde. Selon lui, même si « les mots sont trop petits ou trop grands pour raconter ce que l’on ressent vraiment » « le monde est minuscule et la nature grandiose ». Et puis, Sein, malgré les tempêtes, la pêche aux bigorneaux et les cache-cache dans les fougères, c’est bien petit, et « la question de l’infini l’inquiète ». Enfin, pas tant que la marée haute, que les enfants n’ont pas vu venir et qui les isole sur une « île dans l’île ». Une aventure qui se terminera autour de piles de crêpes ! L’écriture de Marie Chartres est pleine de surprises, joyeuse et profonde à la fois, gourmande et drôle. Quel plaisir de lire des romans écrits dans un français généreux et pétri d’humour, et non pas conçus industriellement avec 200 mots pour être traduits dans le monde entier. Les aquarelles de Jean-Luc Englebert, lumineuses et sobres, font un clin d’œil au style d’un Sempé d’aujourd’hui. Un roman bien sympathique pour garder sur la peau le goût des embruns !
Dès 9 ans
Marie Chartres, Un caillou dans la poche, illustrations de Jean-Luc Englebert, L’Ecole des Loisirs, 2021, 128 p., 12,50 €