« J’aimerais bien comprendre pourquoi.
oui, je sais, je ne cesse de prononcer ces deux syllabes : pour-quoi.
Je voudrais bien comprendre… pourquoi… je ne cesse de vouloir savoir pourquoi.
C’est comme une obsession, tous ces points d’interrogation dans ma tête.
Et une obsession, on le sait bien, ça colle au cerveau comme des fils de caramel chaud. »
Ce garçonnet avide de savoir est décidément un enfant « pas comme les autres » : s’il a parlé fort tard, s’il est colérique et maladroit, il est aussi très, très doué en calcul et en géométrie. Brigitte Kernel a choisi de donner la parole au jeune Albert Einstein (1879–1955) qui nous met dans la confidence et nous fait partager ses joies et ses craintes. Joie de jongler avec les chiffres, de se voir offrir une boussole ou d’adopter un chien. Craintes de décevoir ses parents, de se faire rabrouer par des maîtres trop stricts (et parfois bornés !)…
Brigitte Kernel use de termes tels dyslexie ou autisme, qui parleront au jeune lecteur d’aujourd’hui même s’ils n’étaient pas couramment utilisés du temps d’Einstein. De même, elle évoque très rapidement la carrière du savant et ne mentionne donc pas le contexte dans lequel il a élaboré ses théories, qui ont emprunté notamment au mathématicien français Henri Poincaré. Cela dit, le roman se lit avec plaisir : entrer dans l’intimité d’une telle personnalité est une chance qui ne se refuse pas.
Dès 12 ans
Brigitte Kernel, Le monde selon Albert Einstein, Flammarion Jeunesse, 2021, 248 p., 10,90 €. Imprimé en Espagne.