La famille Gasnet, neuf enfants et une joie de vivre scoute bien affirmée, vient d’emménager dans une belle maison bourgeoise d’une bourgade normande. Seule ombre au tableau : nuit après nuit, le mur du jardin est recouvert de graffitis, signés « Chacal ». Qui se cache derrière ce masque ? Les aînés vont découvrir une bande de petits délinquants qui se prennent pour des durs, des pieds nickelés laissés à eux-mêmes et à leur ennui. Peu à peu, certains de ces gamins vont se laisser séduire par le charisme de Tanguy et de ses frères, jusqu’à monter une troupe scoute et se rapprocher de l’Eglise.
Nous voilà donc partis pour une grande démonstration « in vivo » des valeurs du scoutisme, autour des notions clés de l’engagement, de la fraternité et de la foi. Margot de Jubécourt a eu la bonne idée de ne pas écrire un manuel du chef scout, ou une théorie du management d’équipe, encore moins une méthode de réinsertion, mais un vrai roman aux dialogues enlevés, avec nombre d’épisodes annexes qui donnent de l’épaisseur aux personnages. Elle s’en est raisonnablement tenue à un rapprochement, tendu mais gagnant, avec des petits Blancs qui pour lesquels tout espoir n’est pas perdu. Un roman naturaliste bien ancré dans la réalité sociologique contemporaine, sans aucun autre élément « magique » que l’empathie et la force de caractère.
Grands adolescents, dès 15 ans
Margot de Jubécourt, Le masque du chacal, BoD Books on Demand, 2020, 242 p., 15 € — Imprimé en Allemagne. Attention : le livre étant imprimé à la demande, comptez 2 à 3 semaines entre la commande et la livraison.