« Je me suis installé pendant six mois dans une cabane sibérienne sur les rives du lac Baïkal, à la pointe du cap des Cèdres du Nord. Un village à cent vingt kilomètres, pas de voisins, pas de route d’accès, parfois, une visite. L’hiver, des températures de – 30 °C, l’été, des ours sur les berges. Bref, le paradis. » Du journal d’ermitage rédigé par Sylvain Tesson (Gallimard, 2011), Virgile Dureuil a tiré une bande dessinée, un premier livre qui augure bien de son talent. D’une part, il a tiré la quintessence du récit de Tesson, la moelle de la moelle ; d’autre part, il a mis en images les ambiances, les couleurs, les paysages si particuliers du lac Baïkal : bleus de la glace, blancs de la neige, bruns des forêts et des cabanes… Un voyage intérieur aussi, au bout d’un monde où le thé, les ombles, les blinis et la vodka n’ont pas le même goût qu’ailleurs. Puisse-t-il rester, sur les rives de cet immense lac, quelques criques sauvages et inaccessibles au tourisme mondialisé.
Adolescents
Virgile Dureuil et Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, Casterman, 2019, 112 p., 18 € — Imprimé en France