« Il a marmonné :
— Il aurait eu une vie formidable s’il était devenu ingénieur. Il serait resté mon fils.
— Pourquoi, il a cessé de l’être quand il a décidé de jouer du saxo ? »
Tel est le terrible dialogue qui oppose Jimi à son grand-père, un grand-père qu’il connaît à peine. Parce qu’un jour ce grand-père a dit à son fils : « Tu veux être musicien ? Très bien. Alors sois Mozart ou rien. » Une phrase qui a conduit le jeune musicien à rompre avec son père. Mais, cela, c’était dans le temps où ce père était jeune. Et aujourd’hui (dans le temps du roman), ce père est mort depuis déjà deux ans, bien trop tôt. Jimi ne sait pas s’il doit, comme le souhaite sa mère (un peu envahissante !), suivre tranquillement ses cours au collège ou faire fructifier son immense talent pour le dessin. Entre son ami Roméo et la jeune Lilas pour qui vibre son cœur, Jimi saura dépasser ce lourd héritage familial. Jusqu’à inviter « papy Sam » à fêter son succès à un prestigieux concours de manga. Sur fond de conflit entre générations, Sylvaine Jaoui signe un roman psychologique rempli de ces « petits faits vrais » qui aident les adolescents à se projeter dans la vie de ce jeune héros et à sortir « par le haut » des épreuves que leur réserve la vie.
Dès 11 ans
Sylvaine Jaoui, Picasso ou rien, Rageot, 2019, 190 p., 7,10 € — Réédition du roman paru en 2010 – Imprimé en France