« Le Nord ! gémissions-nous. Pourquoi faut-il vivre dans ce Nord glacial ? Pourquoi pas en Italie ? Ou en Grèce ? Nous éclations de rire. […]Tant pis, avions-nous dit. Nous inventerions notre propre Italie. Nous inventerions notre foutue Grèce à nous. Où ça ? Dans le Northumberland, bien sûr. »
Quelques grands lycéens. Du camping sauvage dans les dunes au nord de Newcastle. Des haricots tièdes dans des gamelles de fer blanc – mais aussi de la musique, des idéaux un peu flous, de très sérieuses amourettes. Et Orphée. Orphée qui passe, sa lyre en bandoulière, fascinant, envoûtant. Qui dompte les dauphins. Qui choisit Ella Grey, la meilleure amie de Claire, la narratrice. Ella mordue par une vipère, Ella descendue aux enfers. Une variation menée de main de maître sur le thème d’Orphée et d’Eurydice : romantisme, mystère, lyrisme sont au rendez-vous, sans compromis ni dans le tragique, ni dans la peinture de ces adolescents, « poètes disparus », capables de se soûler sur la plage comme de rêver aux grands mystères de la vie et de la mort.
Grands adolescents, jeunes adultes
David Almond, La Chanson d’Orphée, Gallimard Jeunesse, 2018, 288 p., 15 € — Traduit de l’anglais