« Kotick, le baby de Matkah, naquit […] tout en tête et en épaules, avec de pâles yeux bleus couleur d’eau, comme sont les tout petits phoques ; mais il y avait quelque chose dans la teinte de son pelage qui le fit examiner de très près par sa mère :
— Sea Catch, dit-elle enfin, notre baby va être blanc !
— Coquilles vides et goémon sec ! éternua Catch, il n’y a jamais eu au monde rien qui ressemblât à un phoque blanc. »
Le jeune Kotick, héros du récit, découvre un jour que les hommes abattent ses congénères par centaines, par milliers. Un long, très long voyage initiatique va lui permettre de trouver une île « où les hommes ne viennent jamais ». Reste à convaincre les autres phoques que cette île n’est pas née de son imagination, qu’elle existe vraiment, et qu’il est possible d’y couler des jours heureux… Le Phoque blanc, ce conte né dans la mer de Behring, fait partie du Livre de la Jungle – qui est loin de se réduire à la seule histoire de Mowgli. Les éditions Magellan ont eu la riche idée de republier la version originale de cette nouvelle, illustrée des somptueux bois gravés de Maurice de Becque, dans la traduction historique de Louis Fabulet et Robert d’Humières. Cet album fera un cadeau apprécié, car il est de plus relié d’une belle couverture cartonnée.
Dès 10 ans
Rudyard Kipling, Le Phoque blanc, illustrations de Maurice de Becque, Magellan et Cie, coll. « Les P’tits Magellan », 2018, 48 p., 15 €. Première traduction originale par Louis Fabulet et Robert d’Humières. Imprimé en France.