« J’avais deux ans quand je suis sortie de prison. A cet âge, la loi oblige les bébés à quitter leur mère pour aller vivre dans leur famille ou à la DDASS pour ceux qui n’en ont pas. » Zoé, quatorze ans, a la chance de vivre avec son père et son grand-père, qui, vaille que vaille, assurent le quotidien. Tandis que sa mère, sa tante et sa grand-mère purgent leur peine en prison, pour avoir braqué des bijouteries. Alors, comment ne pas considérer que l’honnêteté est « une qualité chez les autres et un défaut chez moi », explique l’héroïne, qui ne parvient pas à « passer à l’acte » — oh, il suffirait d’un petit larcin, histoire de se montrer à la hauteur – mais non, enfin, si… Un sujet délicat, traité avec autant d’humour que de respect des personnages et, partant, des lecteurs qui découvriront comment une adolescente parvient à vivre « presque comme eux » en cachant son secret, la tête droite. Le dénouement, positif, est à lui seul une belle leçon de vie.
Dès 12 ans
Catherine Grive, Bandiya, la fille qui avait sa mère en prison, Fleurus, 2018, 224 p., 14,90 €