Pays biturige, Ier siècle avant J.-C. Trabos, le marchand de lingots de fer, conduit son charriot, tout en repensant au vol dont il a été victime. Les brigands pictons lui ont volé un chargement de sel. Les mêmes Pictons viennent d’attaquer le village de Tannobriva, où il pensait faire étape chez son ami Natonios. Or cette attaque n’est qu’une des batailles qui opposent depuis longtemps les deux villages… En suivant les péripéties qui émaillent la vie de Trabos, de Natonios et de leurs amis, le lecteur fera connaissance avec les Celtes du Ier siècle avant J.-C. : leur habitat, leurs techniques artisanales, leur agriculture, leur fougue au combat, leur religion, tout ce qui fait le « génie singulier » des Celtes. Les auteurs ont mis en scène les derniers états de la recherche archéologique et mettent ces données à la portée des jeunes lecteurs – même si l’on frissonne un peu quand on apprend que Natonios n’a pas hésité à couper des têtes sur le champ de bataille, et que les corps sans tête des ennemis peuvent être exposés dans des sanctuaires macabres. Photos et illustrations éclairent un texte riche d’enseignements. Il me semble juste que les auteurs ont oublié leurs déclinaisons latines, la cité, la région, le territoire se dit en latin civitas, et son pluriel est civitates ; « civitae » est donc un solécisme barbare !
Nous nous réjouirons de savoir que la maisonnée celte fêtait le solstice d’hiver en dégustant des gâteaux autour du feu, en échangeant de menus présents et en gardant bien scellées les cendres des bûches qui iront fertiliser les prochaines semailles.
Dès 12 ans
Anie et Michel Politzer, Le génie singulier des Celtes, Editions Yoran, 2017, 96 p., 16 €