Quand Hergé dessine Tintin au pays des Soviets pour le Petit Vingtième, il n’a que 21 ans, mais déjà un talent fou ! Paru en 1929, enfin réédité en 1973, cet album a fait cet hiver un retour remarqué – et tout en couleurs, s’il vous plaît ! Tintin y est déjà le jeune reporter qu’il restera éternellement : courageux, entreprenant, inventif, jamais à court d’inspiration pour se sortir du pétrin. Il est accompagné d’un Milou « son sympathique cabot », dit la première case de la BD, lequel est parfois plus expressif et mieux dessiné que son maître. Les aventures rocambolesques de Tintin sont l’occasion d’une satire du communisme sous toutes ses formes : élections magouillées, usines en carton pâte, famine organisée, omniprésence de la Guépéou… Le « paradis rouge » est bel et bien un enfer. Le seul méchant qui n’est pas communiste est un ours ! Saviez-vous que Tintin au pays des Soviets est la seconde bande dessinée européenne à utiliser des phylactères – des « bulles » et non des légendes inscrites sous les images ?
De 7 à 77 ans
Hergé, Tintin au pays des Soviets, Casterman, 137 p., 14,95 €