Quelle fillette de sept ans n’a pas un jour rêvé de devenir fée ? de ne plus obéir du matin au soir ? d’en oublier ses tables de multiplication ?
Et voici que le corbeau Honteuzékonfu – enfin, le très respectable André Maurois (1885–1967), qui dix ans plus tard, sera académicien – propose à la petite Michelle de rejoindre le Clos Magique, où elle pourra enfin faire ses trente-six-mille volontés ! Choisir des ailes, apprendre à se servir d’une baguette magique, maîtriser le vol – et l’atterrissage — ou parfois l’apommissage quand il s’agit de se poser sur un pommier — tout cela est inattendu, délicieux, merveilleux…
Mais, à l’arrivée, il ne s’agit pas de prendre le thé avec le Lièvre de Mars ou de jouer avec Peter Pan. Pas vraiment… Car le nonsense et la fantasy se teintent vite de morale. La reine des fées « folle et charmante » se désintéresse de son petit peuple. Et quand des dizaines de petites voix crient ensemble « je veux », « je ne veux pas », la bataille devient générale… La seule « volonté » qui reste permet tout juste de rentrer chez soi.
Les illustrations colorées de l’artiste belge Alice De Page conviennent parfaitement à cette réédition au format d’un bel album cartonné- vous pouvez en voir certaines ici.
Dès 9 ans (ou dès 7 ans si le livre est lu à haute voix par un adulte)
André Maurois, Le pays des Trente-six mille volontés, illustrations d’Alice De Page, Gautier Languereau, 2016, 64 p., 14,50 €