Après Héloïse, Blanche, Léonie et Marie, héroïnes des quatre premiers romans de cette série, c’est au tour de la jeune Madeleine de vivre une aventure bien plus exaltante que la stricte routine de la Maison de la Légion d’honneur. Comme ses compagnes, elle doit à Napoléon de pouvoir étudier afin de devenir une « femme utile ». Mais à quel prix… Son père « le chirurgien-major Rochembault avait suivi la Grande Armée dans les batailles les plus sanglantes, il avait soigné les blessés, il avait même sauvé de la mort quelques combattants illustres ». Mais en 1808, à l’issue de la bataille de Bailén, en Espagne, il avait disparu – personne ne savait s’il était mort ou vivant… Madeleine va surmonter le qu’en dira-t-on, sa timidité, ses frayeurs et ses inquiétudes. Entourée d’un beau trio d’amis, elle part en 1813 pour le bout du monde : le minuscule îlot de Cabrera, dans les Baléares, devenu une île prison pour les rescapés de Bailén… Gwenaële Barussaud a exhumé l’histoire tragique de ces hommes parqués dans ce qui fut un véritable « camp de relégation ». Mêlant les données historiques à une intrigue bien menée, donnant vie à des personnages hauts en couleur, elle signe non seulement un beau roman d’aventure mais aussi un roman psychologique : Madeleine, si discrète, si « transparente », fait preuve d’un courage et d’une piété filiale remarquables.
Dès 12 ans, adolescentes
Gwenaële Barussaud, Les Demoiselles de l’Empire, tome 5 : Madeleine et l’île des oubliés, Mame, 2016, 236 p., 13,90 €