« Ma grand-mère a simplement surgi de la mer, il y a longtemps, comme une sirène, sauf qu’elle a deux jambes et pas de queue de poisson. Elle devait avoir une douzaine d’années à l’époque, mais personne n’en était sûr, car aucun signe n’indiquait qui elle était, ni l’endroit d’où elle venait. Elle était à moitié morte de faim, égarée par la fièvre et ne pouvait prononcer qu’un seul mot : ‘Lucy’. » Alors, sur ces îles Scilly (les Sorlingues, pour les Normands) battues des vents, la famille qui la recueille la nomme Lucy Lost, « Lucy Perdue ». Une Lucy bien énigmatique, qui aime le piano et le clair de lune… Une Lucy qui va susciter bien des commérages, des cancans, des médisances, mais aussi des gestes d’une rare bienveillance.
Car nous sommes en mai 2015. Le Lusitania a quitté New York pour rejoindre Liverpool, quand le navire explose au large de l’Irlande. A bord, la jeune Merry et sa mère. Michael Morpurgo joue du suspense comme pas un : pour nous qui devinons assez vite que les deux jeunes filles ne font qu’une, il reste à savoir quand et comment Lucy retrouvera la parole et la mémoire. Un très beau roman sur le destin tragique des enfants malmenés par la guerre. Gardez juste un mouchoir à proximité.
Dès 11 ans
Michael Morpurgo, Le mystère de Lucy Lost, Gallimard Jeunesse, 2015, 448 p., 15,50 € — Traduit de l’anglais.