« Il y a des enfants qui trouvent que ce n’est pas drôle de se faire lire un livre sans images. » Sauf que, ici, la règle du jeu est de lire à haute voix tous les mots. Absolument tous. Dans un livre, quoi de plus normal ? Alors, quand la phrase est « je suis un singe qui a appris à lire tout seul », ou « si, si, je suis un petit singe », tout adulte raisonnable est censé se rebeller. Et ce n’est qu’un début…
« Je voulais écrire un livre qui permettrait aux enfants de découvrir que les mots peuvent être leurs alliés, explique B. J. Novak, que les mots justes peuvent aussi être drôles, stimulants et désarmants qu’une image. » On le savait déjà, mais il est bon de le rappeler de temps à autre, vu le nombre de livres qui font « pouët, pouët » quand ou appuie sur un bouton, ou dont les pages sont recouvertes de poils synthétiques pour « caresser le chien » (ou le chat, ou le lapin…).
Que des mots, rien que des mots, certes, mais les jeux typographiques et la mise en page introduisent une variété bienvenue. Un livre donc 100 % loufoque, aux ressorts un peu faciles (est-ce parce que ça vient d’Amérique ?), mais qui fonctionne. A lire les jours de blues, coiffé d’un chapeau pointu, turlututu.
Dès 4 ans
Benjamin Joseph Novak, Le Livre sans images, traduit par Geneviève Brisac (d’où un accord au féminin avec « je suis obligée »), Ecole des Loisirs, 2015, 52 p. (et pas 56 comme annoncé !), 12,50 €