« N’ayez pas peur d’être à l’avant-garde de la mode. J’ai observé les clientes à L’Elégance parisienne ; j’ai étudié les silhouettes sur les boulevards… Le vent tourne, la crinoline vit ses heures dernières. Il ne faut pas que nous rations le coche !
Alors Cordélia, qui ne demandait qu’à lancer les modes plutôt que de les suivre, se rallia à l’avis de sa dessinatrice. »
Juliette, l’héroïne de ce nouveau roman de Gwenaële Barussaud, est née dans les traboules lyonnaises, et a grandi dans un de ces ateliers de canuts qui tissaient les célèbres soieries. Montée à Paris en 1882, elle est embauchée comme « demoiselle » de magasin à L’Elégance parisienne – où elle a pour amie la jeune Pauline (voir ici). Remarquée pour ses bons conseils et son coup de crayon, elle devient la « créatrice de mode » attitrée de Cordélia, la fille d’un riche industriel. Juliette s’émancipera de cette tutelle en devenant dessinatrice de mode puis en créant sa propre maison de couture – et fera travailler les soyeux lyonnais.
Nous voici donc dans le Paris de Napoléon III : au-delà des étoffes et des falbalas, Gwenaële Barussaud n’a pas son pareil pour décrire une ville chahutée par Haussmann, ses lumières et ses ombres, ses bourgeois et le petit monde des employés, ses fêtes, ses chimères et ses réussites. Mais loin de verser dans une frivolité superficielle, l’auteur défend, à petites touches optimistes, les valeurs de travail, de courage, de fierté, de persévérance, avec bien sûr une touche de romantisme. Le tout fait un joli roman où l’élégance vraie demeure celle de l’âme.
Dès 12 ans
Gwenaële Barussaud, Juliette, la mode au bout des doigts, Fleurus, coll. « Les lumières de Paris », 2015, 313 p., 13,90 €. Disponible au format Kindle, 7,49 €
Dans la même collection :
Gwenaëlle Barussaud, Pauline, demoiselle des grands magasins, « Les lumières de Paris », Fleurus, 2015, 320 p., 13,90 €