Le maître « s’enfermait jour et nuit dans son atelier, se livrant à d’intenses séances de travail […]. José Nieto s’attacha à le seconder, en échange de quoi, à ma grande surprise, Velásquez lui promit qu’il figurerait sur le tableau. […] Le roi et la reine vinrent lui rendre visite et ils furent d’abord déconcertés par l’intention de don Diego de les placer dans le miroir, au fond de la salle ». Cette représentation de Philippe IV et de Marie-Anne d’Autriche est aujourd’hui une des plus célèbres qui soit, tout comme le tableau lui-même, ces Ménines de la cour d’Espagne.
Le héros de ce roman n’est autre que le nain Nicolás Pertusato (env. 1635 ‑1710). Arrivé dès l’âge de 7 ans à Madrid, il sut, par son habileté, se concilier les grâces des Grands, mais surtout celles du peintre. C’est donc lui que nous voyons tout à droite du tableau, vêtu d’un pourpoint rouge, et qui, du pied, agace le chien.
Ce roman complexe, très bien traduit, est autant un roman d’apprentissage qu’une réflexion sur l’art. Avec une pointe de fantastique – qui est en effet le personnage qui, dans l’ombre, semble ne pas écouter la dame de compagnie de l’Infante ? Un simple « garde du corps » ? Pas sûr…
Un seul regret : la couverture du livre ne montre pas le tableau dans son entier ; et sa reproduction, en page 159, est en noir et blanc, ce qui nuit à sa lisibilité.
Dès 12 ans
Eliacer Cansino, Le Mystère Velasquez, traduction d’Isabelle Gugnon, Bayard Jeunesse, 2015, 163 p., 12,90 €