Nous sommes au soir du 14 avril 2013. Les députés se préparent à voter la loi autorisant le mariage des homosexuels, dite « loi Taubira ». 67 jeunes opposants, qui ont décidé de camper pacifiquement devant l’Assemblée nationale, sont embarqués violemment par les CRS et gardés à vue la nuit durant. Le lendemain soir, un petit groupe de jeunes viennent s’asseoir sur l’esplanade des Invalides. Quelques bougies dans des gobelets de plastique, un mauvais mégaphone, quelques textes glanés à la va-vite dans leur programme de philo ou leur carnet de chants scouts. Et la mayonnaise prend !
Des centaines de personnes les rejoignent les soirs suivants, des milliers après une semaine. Au bout d’un mois, des veillées ont lieu dans 200 villes de France et à l’étranger. Un an après, l’intensité n’a pas faibli… De Sophocle à René Char, de Saint Augustin à Victor Hugo, de Camus à Hannah Arendt, de Tocqueville à Péguy, ils réveillent des textes fondateurs, affûtent leur réflexion, — et s’endurcissent quand le froid ou la pluie s’en mêlent. De Versailles à Saint Etienne, du Mans à Strasbourg, une nouvelle université populaire est née.
Histoire d’une année de lutte, de répression, d’engagement au service du bien commun, de la dignité humaine et la liberté pour un redressement culturel et politique radical, ce beau livre se veut aussi une invitation pour toutes les veillées à venir.
Loin des clichés touristiques, les photos de ce « Paris by night » notamment, très chargées d’émotion, sont de toute beauté.
Dès 12 ans, adolescents, adultes.
Veilleurs, préface de Denis Tillinac, Editions Le Centurion, 2014, 194 p., 19 € — Imprimé en France