« — J’ai quinze ans et je m’appelle Evguenia, mais tous disent Genia. Mes parents… Ils sont morts à la Loubianka. Fusillés. J’ai été arrêtée quelques semaines après eux. Mais parle encore… Comment as-tu survécu, seule, dans la rue, pendant plusieurs années ?
Olga secoue la tête, comme pour écarter un moustique importun.
[…] – Tu sais où ils nous emmènent ?
— On va pas tarder à être fixées, le train ralentit… […] Enfin, ne t’attend pas à un palace ! T’as jamais entendu parler des orphelinats créés par les bolcheviks pour rééduquer les enfants d’ennemis du peuple ? Ben, ma pauvre, t’es jamais sortie de l’œuf, toi. Reste à côté de moi, je t’aiderai à te débrouiller. »
Les deux adolescentes, devenues inséparables, n’auront qu’un but : survivre, et s’évader de cet orphelinat de Nov Vilga, en Carélie. Mais à l’issue de leur périple, leur vie restera bien précaire, car la guerre a atteint les rives du lac Ladoga…
Un roman historique qui se lit d’une traite. Oserons-nous demander à nos adolescentes si elles se sentent prêtes à vivre de telles épreuves ?
Dès 11 ans
Anne Riolet, Evguenia, Les îles Valaam, Artège, 2014, 248 p., 14,50 €