Novembre 1913. Guenièvre, 14 ans, avale en grimaçant le porridge tiède d’un pensionnat de province. Noël 1913. Perpétue, la cuisinière de sa grand-mère, n’est pas au rendez-vous et la jeune orpheline, frissonnante, est recueillie par une des surveillantes de la pension. Janvier 2014. Après un bal parisien très « proustien », Guenièvre rejoint sa grand-mère dans une morne campagne de l’Est. Une grand-mère aveugle, bien étrange, dont les mains guérissent… Passent, cahin-caha, quelques mois suspendus entre travaux des champs, lectures et inquiétudes : et si la guerre…
Orianne Charpentier tisse un roman à la fois intimiste et historique, élégant et délicat. Un bémol cependant : en s’autorisant parfois à faire entrer les décennies suivantes, voire notre XXIe siècle, dans son roman (du vote des femmes aux totalitarismes en passant par la conquête spatiale, rien que de très convenu), elle anticipe aussi le bouleversement des mentalités – ce qui n’est pas de jeu dans le roman historique.
Dès 13 ans
Orianne Charpentier, La Vie au bout des doigts, Gallimard Jeunesse, coll. « Scripto », 2014, 416 p., 14,50 €