« — Toi, tu es porteuse d’eau à bretelles, n’est-ce pas ?
— Oui, mais… […]
– Oui, mais quoi ?
Ils étaient arrivés à la hauteur de la rue de la Ferronnerie, qui conduisait aux Halles. Très précautionneusement, l’adolescente reposa ses seaux, puis glissa la main dans sa poche et en tira un papier gras qu’elle déplia ; de l’index à l’ongle crasseux elle pointa une lettre.
— J’aimerais apprendre à lire. »
Dans le Paris de 1499, aux mille petits métiers et aux mille misères, la jeune Pernelle a la chance de rencontrer Enzo, un bel et sympathique étudiant florentin. D’aventures en aventures, elle va non seulement apprendre à lire, mais partir pour Venise, où elle entre au service du grand imprimeur Aldo Manuzio — Alde Manuce en français. Un roman historique fourmillant de détails plus vrais et surprenants les uns que les autres sur la fin du Moyen Age et le début de la Renaissance.
Si vous passez par Venise, une brève halte s’impose devant la maison de cet humaniste aujourd’hui oublié, qui édita les grands textes de l’Antiquité et inventa le caractère italique.
Dès 12 ans
Anne Pouget, La porteuse de mots, Casterman, 2014, 260 p., 12 € — Réédité en 2016, Casterman Poche, 220 p., 6,25 €