« Étendue sur la pierre glacée, si belle au val ombragé, ici et seulement ici, la morte peut être embrassée. […] Venez dîner en mon manoir demain soir à huit heures. Lord Blake Denholm »
Jubella, petite pigiste de second rang, ayant reçu ce mystérieux SMS, est intriguée par le passé de ce lord excentrique. Et décide de se rendre à Denholm Mansion, au cœur d’un Sussex bien plus secret que celui des voyages scolaires. Les exigences du roman sentimental se mêlent ici à celles de la fantasy urbaine, avec une once de mystère typiquement british – mais ce qui différencie ce roman d’une production un peu nunuche est la part belle faite à l’œuvre d’art. Même s’il ne fait pas d’ombre au personnage central qu’est Jubella, l’un des « héros » du roman est une superbe toile de Turner – d’autant plus belle qu’elle est inconnue et censée détenir la clé de l’énigme. Et voilà comment faire découvrir la peinture anglaise aux adolescentes romantiques ! Quant aux pas de deux entre journalistes et policiers, grand classique du genre, ils sont traités avec un humour très contemporain.
Adolescents
Michel Honaker, Le Val de la morte embrassée, Flammarion, 2013, 265 p., 13 €