« ‑Moi aussi, je suis assez grand pour faire un braquage ! supplie Erik, le fils. J’ai déjà aiguisé mon couteau !
— Ah, c’est toi qui as piqué l’épluche-légumes ! s’exclame sa mère, sans quitter la route des yeux.
— Ouais, sauf que quand ça va chauffer et qu’il va falloir crier ‘Haut les mains !’, je suis sûre que tu te mettras à pleurer ! fait remarquer Helen, sa grande sœur, qui continue le plus tranquillement du monde à se vernir les ongles des orteils, chacun d’une couleur différente. »
Ajoutez à ces trois énergumènes Kaarlo-le-Rude (le père), Marko-les-Crocs (son compère), et Elina, la tante auteur de romans à cent sous et vous aurez la photo de la famille Filoutinnen au grand complet. Derrière l’objectif, Liisa, dix ans et toutes ses dents, tout juste kidnappée – à sa grande joie et à la nôtre — par ces bandits tendance Pieds Nickelés à la sauce finlandaise. Un roman d’aventures décapant, hilarant, irrévérencieux – dont la chute se révèle très morale.
Un grand bravo au traducteur, qui a rendu ce texte avec humour et décontraction, sans aucune vulgarité. Pour tous ceux et celles qui se régalent des aventures de Fifi Brindacier, et qui n’ont pas encore tout à fait l’âge de lire les romans d’Arto Paasilinna. Un film suivra…
Dès 8 ans
Siri Kolu, Les Filoutinnen, traduit du finlandais par Alexandre André, Didier Jeunesse, 2013, 256 p., 14,20 €