« — Comment se fait-il que vous connaissiez si bien cette forêt ? reprit le prieur sans laisser le temps à Bois-Guilbert de se fâcher.
— Oh, je suis né par ici, répondit le jeune homme.
Ils étaient arrivés devant le manoir. C’était une vieille bâtisse d’aspect grossier comparée aux châteaux forts que les Normands étaient en train d’élever dans toute l’Angleterre. Mais Rotherwood était tout de même solidement défendu. »
Le roman de Walter Scott, dans la traduction d’Alexandre Dumas, compte plus de mille pages – mais il faut bien avouer que si redondances et fioritures signent le roman « gothique », elles sont de moins en moins goûtées de nos jeunes lecteurs.
Voici, par exemple, la version originale de l’adaptation ci-dessus :
« Le templier allait faire une réponse en harmonie avec son caractère irascible ; mais il fut interrompu par le prieur, qui exprima de nouveau son étonnement qu’après une si longue absence leur guide connût si parfaitement toutes les passes de la forêt.
– Je suis né dans ces alentours, répondit le guide.
Et, comme il faisait cette réponse, on se trouva en face de la maison de Cédric, que nous avons déjà dit se présenter sous l’aspect d’un bâtiment bas et irrégulier contenant plusieurs cours et enclos occupant un espace considérable de terrain, lequel bâtiment, bien que sa grandeur indiquât que son propriétaire était une personne riche, différait entièrement de ces hauts châteaux à tourelles dans lesquels résidait la noblesse normande et qui étaient devenus le style universel d’architecture dans toute l’Angleterre.
Cependant Rotherwood n’était pas sans défense ».
L’adaptation proposée par Fleurus tient la route ; une fois le terrain reconnu, pourquoi ne pas se lancer dans le texte original ? Mais pas sans avoir revu les 39 épisodes du feuilleton des années 1960 où Roger Moore incarnait le rôle-titre.
Dès 12 ans
Walter Scott, Ivanhoé, Fleurus, coll. « Les grands classiques des aventuriers », illustrations de Sylvain Bourrières, 2012, 168 p., 12,90 € — Traduction et adaptation de Charlotte Grossetête.