D’où peuvent bien venir ces deux jeunes filles, trempées, gelées, en larmes et bien désemparées qui tentent de traverser la place de la Concorde un 15 décembre pas si ancien que cela ? Si je vous dis qu’elles se prénomment Passiflore et Opaline, qu’elles portent des dentelles, s’expriment dans une langue raffinée et se disent princesses du royaume de Branwen ? Poursuivies par Mara la sorcière, elles ont, « tout simplement », franchi une « porte entre deux mondes ». Le début d’une série d’aventures à moult rebondissements.
Quand il s’agit de « fantaisie urbaine », tout est possible, le meilleur comme le pire. Jacqueline Vidal a choisi le meilleur : s’inspirer des littératures celtiques, jouer l’humour et le décalage, situer son récit à Paris (et à Nogent) – et non dans des régions anglo-saxonnes de pacotille. Elle donne la parole à des personnages bien typés, chaleureux, enthousiastes, combatifs ou très méchants – mais des méchants d’une affligeante stupidité, à l’image des farfadets Pustule, Bubon et Comédon ou du vampire Aïoli. Reste à savoir ce que peut la magie face à la bravoure, au courage et au dévouement !
Dès 10 ans
Jacqueline Vidal, Le Royaume de Branwen, tome 1 : La lame runique, Via Romana, 2012, 215 p., 15 €