« Je me nomme Esteban Casillas. Je suis né, un matin de soleil, dans un de ces nombreux petits villages andalous, avec ses maisons blanches empilées sur la colline, ses toits de tuiles rouges et ses ruelles étroites. […] Je portais le même prénom que mon grand-père. Ma grand-mère, Babi comme je l’appelais, me parlait souvent de lui. Elle attendait que nous soyons seuls pour me raconter des centaines d’histoires. Sa voix tremblait quand elle me parlait de la première fois qu’elle l’avait vu, lorsqu’il n’était encore qu’un novillero, un novice qui ne combat que de jeunes taureaux. Il était grand, mince, et il avait l’allure d’un prince. »
Bravant l’interdit paternel, le garçonnet, têtu, parvient à ses fins : devenu un matador adulé, El Niño ira encore plus loin : il n’aura de cesse d’affronter El Eterno, L’Eternel, le plus dangereux, le plus mythique de tous les toros.
Un roman très court mais d’une densité rare. A faire lire aux adolescents rebelles : ils seront vite convaincus que tous les romans ne sont pas à l’eau de rose. Celui-ci a la couleur du Sangre de Toro, « ce vin rouge épais comme du sang, au goût d’épices et de réglisse ». Un sang qui ne saurait mentir.
Dès 12 ans. Pour les garçons « qui en ont ». Âmes sensibles, s’abstenir.
Axl Cendres, Le secret d’Esteban, Sarbacane, coll. « Mini-romans », 2012, 63 p., 6 €