« Tout le monde ne peut pas être orphelin », ce « cri du cœur » d’un petit bonhomme d’une dizaine d’années fait partie du patrimoine littéraire de tout collégien francophone. Car « sans doute, les autres ont leurs peines. Mais je les plaindrai demain. Je réclame aujourd’hui la justice pour mon compte. Quel sort ne serait préférable au mien ? J’ai une mère. Cette mère ne m’aime pas et je ne l’aime pas. » Ce roman autobiographique de Jules Renard (1864–1910), troisième enfant d’une fratrie qui supporte mal la mésentente des parents, mérite mieux qu’une édition de poche – merci à Tourbillon pour cette collection de qualité. Le peintre et illustrateur Olivier Desvaux nous dévoile, sans en avoir l’air, ce qui se cache derrière l’univers petit-bourgeois dans lequel se meut Poil de Carotte.
Dès 12 ans
Jules Renard, Poil de Carotte, illustrations d’Olivier Desvaux, Tourbillon, 2012, 195 p., 14,15 €