« Et enfin que trouvâtes-vous ?
— Une grande femme noire plus qu’à moitié nue, révérence parler, monsieur, toute en cuivre, et M. de Peyrehorade nous a dit que c’était une idole du temps des païens… », raconte un paysan encore effarouché au narrateur. Lequel M. de Peyrehorade s’apprête à marier son grand échalas de fils à une demoiselle fort bien dotée. C’est sans compter sur notre Vénus, irritée par ce mariage mercantile et sans amour… Un petit chef‑d’œuvre d’humour noir, où Mérimée se moque des provinciaux vexés de n’être pas Parisiens, des nouveaux riches et surtout des pédants qui parlent latin – une espèce, il est vrai, aujourd’hui disparue. Un petit chef‑d’œuvre de littérature fantastique aussi, teinté de paganisme poétique : car nul n’offense Vénus impunément !
Adolescents
Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille. Nombreuses éditions de poche.