Imaginez, en 1881, une femme d’ingénieur en cheveux courts et pantalon ! Cela choque, mais n’est-ce pas beaucoup plus simple, pour parcourir 6000 kilomètres à cheval — en 14 mois ? Surtout en Perse ! Archéologue, photographe, ethnologue, journaliste, Jane Dieulafoy (1851–1916) n’a rien fait à demi. Son Journal en témoigne, elle a l’œil à tout, et un humour « culotté » dont voici un exemple : le consul de Turquie, l’effendi, « trop rond pour pouvoir prendre ses repas à terre, est obligé de faire transporter à l’avance, dans les maisons où il est invité à dîner, une table profondément creusée dans laquelle il incruste son majestueux abdomen, après s’être excusé auprès des convives de cette infraction aux usages. L’Excellence […] a perdu de vue ses pieds depuis de si longues années, […], qu’elle est heureuse de s’assurer, en se regardant de temps en temps devant un grand miroir, qu’un chameau ne les lui a pas volés. » Tabriz, Téhéran, Qom, Saveh, Ispahan, Shiraz… Nous sommes au pays des Mille et une nuits ! N’est pas non plus donné à qui veut de donner son nom à des salles du Louvre. A vous de découvrir ce qu’elles abritent.
A partir de 12 ans, pour grandes lectrices
Jane Dieulafoy, Une amazone en Orient, du Caucase à Persépolis, 1881–1882, Phébus, 2010, 400 p., 13 €