Comment vous avouer que je n’avais pas encore pris le temps de lire ce roman qui fit événement dès sa sortie en… mars 2010 ? Je me contenterai donc de vous dire que ce roman d’initiation est remarquablement bien construit, qu’il est bourré de références et de clins d’œil – de Jules Verne à Tintin, en passant par le Prince Eric, ces « merveilleux fous volants » et tant d’autres. A chaque page, des bruits, des couleurs, des parfums, voire des goûts, pour traduire ambiance et sentiments. Les aventures du jeune héros – Vango, ou Evangelisto Romano – entraînent le lecteur dans les recoins magiques et forts d’une Europe méconnue, des Lipari au loch Ness, du lac de Constance au séminaire parisien des Carmes, le tout agrémenté d’un voyage en zeppelin. Un roman bourré de « mots de passe » qui réjouiront les adolescents. Florilège : « S’ils ont peur de s’enrhumer, qu’ils choisissent un autre boulot », « Voilà comment il faut travailler. Tu te penches sur ton livre et tu hisses les voiles », « comme deux amis qui campent sous les étoiles et partagent des paroles ordinaires », « Il avait fait semblant de se résigner. Il était passé par les façades et les toits ». Et cet immense et mystérieux « combien de royaumes nous ignorent », emprunté à Pascal. En toute ingénuité. Une très belle réussite !
A partir de 12 ans
Timothée de Fombelle, Vango, Gallimard Jeunesse, 2010, 370 p., 17 €.