« Oh, le roi est nu ! » Cette expression, devenue un proverbe fameux, est aussi la conclusion d’un conte célèbre d’Andersen, dont une version adaptée vient de paraître chez Lito. Vanité, obséquiosité, flagornerie : tout est mensonge dans ce royaume imaginaire. Nul besoin de fées ou de magiciens pour mettre en scène les travers du despotisme et le confort intellectuel. Il suffit de deux escrocs, deux vrais « méchants », plus méchants et moins bêtes que les autres.
Les illustrations de ce petit album parviennent à faire voir comment se tisse, se brode, se coupe et se coud « ce tissu invisible » qui va habiller l’empereur et assurer sa réputation. Quelle force de conviction chez ces bandits qui vont répétant que l’étoffe (dont on ne fait pas les héros !) n’est invisible qu’« aux imbéciles et à ceux qui font mal leur travail »…
Et quel éclat de rire, quand le roi, habillé de sa seule nudité – ventripotente, ne vous inquiétez pas ! – parcourt les rues pavoisées de sa capitale !
Dès 5 ans et pour lecteurs débutants
Hans G. Andersen, Les Habits neufs de l’empereur, adaptation d’Anne Royer, illustrations de Marie Flusin, Lito, 2011, 12 p., 1,99 €.