« Le jour de la fête de Pâques, 2e du mois d’avril 1468. […] Je passe des heures à essayer d’obtenir des pages bien imprimées. En ajoutant un peu de poudre d’os broyé, j’ai obtenu enfin une encre qui ne bave pas. Mais souvent la forme bouge sous la presse et les lettres sont brouillées. Et moi qui me croyais déjà un maître typographe ! Je comprends bien maintenant pourquoi maître Mentelin m’a dit qu’il fallait dix ans pour apprendre un art. » Le jeune Martin est parti un beau jour de chez Gutenberg, à Mayence, pour tenter sa chance à Paris ; ses pas le mèneront jusqu’en Italie. Son journal de route est rythmé par les nombreuses fêtes du calendrier médiéval, par ses rencontres, ses essais et ses réflexions d’adolescent. Un héros positif, sympathique, entreprenant et tenace, dans un monde étonné par cette immense révolution technique et intellectuelle qu’est l’imprimerie.
La réalisation du livre est particulièrement soignée. Papier ivoire, pages non ébarbées, jeux de typographie, tout est fait pour initier le jeune lecteur à la belle ouvrage.
Sophie Humann collabore, entre autres, aux Hors-séries du Figaro et à la rubrique Histoire de Valeurs actuelles. Un gage de sérieux pour un ouvrage qui se lit comme un roman d’aventure.
Dès 10 ans
Sophie Humann, Martin, apprenti de Gutenberg, Carnet d’un imprimeur, 1467–1468, Gallimard Jeunesse, 144 p., sept. 2010, 8,50 €.