« Cela survint et se passa du temps que nos Amies les bêtes étaient encore sauvages. Le Chien était sauvage, le Cheval était sauvage, la Vache était sauvage, le Mouton était sauvage, le Cochon était sauvage. […] Mais le plus sauvage des animaux sauvages était le Chat qui s’en allait toujours tout seul. » Quel plaisir que de varier le ton sur ces litanies, que les enfants reprennent vite en chœur ! L’un après l’autre, emberlificotés par divers sortilèges de la Femme, les animaux se laissèrent domestiquer. Tous, sauf un… car, le Chat, « ni ami, ni serviteur », préféra conserver sa liberté. Et il alla « tout doux, tout doux, à pieds de velours », « en remuant la queue et tout seul »…
May Angeli a privilégié ici des couleurs chaudes et raffinées, et joue savamment des valeurs chromatiques pour contrebalancer l’aspect rustique de la gravure sur bois. Un équilibre très félin, en somme…
A partir de 5 ans
Rudyard Kipling, Le chat qui s’en allait tout seul, avec des gravures sur bois de May Angeli, Éditions du Sorbier, 2009, 24 p., 13,50 €